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2e présentation : Simon Minlend (CLES)

Ce jeune travailleur non conventionnel est la force motrice à Molenbeek du projet Kicot (CLES) et responsable pédagogique au Centre Comète, service d'aide à la jeunesse, dans le quartier bruxellois d'Anneessens.

Y a t'il des différences entre les jeunes des deux rives? Comment redonner un rôle social aux jeunes?

Simon Minlend présente deux projets dans deux quartiers différents. Le premier est le projet « Kicot », développé dans le cadre du contrat de sécurité Molenbeek. Il s’agit d’une initiation des jeunes à l’action humanitaire. Le principe est simple : identifier les jeunes dits « difficiles », travailler avec eux pendant un an, pour qu’ils puissent acquérir des compétences en matière de petites rénovations en bâtiment, et partir, ensuite un mois pour réaliser un chantier humanitaire. Les jeunes accomplissent une réalisation concrète en construisant une école en un mois, et vivent avec les jeunes du village.

Le deuxième projet s’appelle « Petits Boulots » et été développé avec le Centre Comète en réponse à la nécessité de trouver des projets pour les jeunes de plus de 16 ans. Ce projet consiste à offrir aux jeunes dès l’âge de 16 ans des possibilités de travail qui vont du bâtiment à la démolition, vider des caves, faire du stewarding pour de l’événementiel, etc. Le jeune travaille pour un nombre d’heures convenu au départ et il a une récompense, un salaire. La difficulté pour le Centre Comète est de faire coïncider l’offre de « petits boulots » et la demande, car il y a beaucoup de demandes de la part des jeunes. Le projet touche aujourd’hui plus de 300 jeunes, et ce pour une équipe de seulement trois éducateurs. La deuxième difficulté se situe au niveau de l’engagement des jeunes. Si en principe, selon Simon, tous les jeunes veulent travailler, tous n’ont pas l’attitude de travail. Il y en a qui préfèrent quelque chose de tranquille, et d’autres qui effectivement sont prêts à s’investir un peu plus loin. D’où la difficulté de trouver des tâches adaptées à chaque jeune. Dans cette approche, le Centre Comète a développé des petits projets accessibles à tous, comme l’aide aux personnes, c’est-à-dire aller faire les courses pour des personnes âgées.

En ce qui concerne la question de la rémunération, Simon est convaincu que beaucoup de jeunes dans les quartiers aspirent plutôt à être utiles, à se sentir utiles, à être occupés, et que le travail, pour beaucoup de jeunes, ne pas avant tout considéré une source d’argent. Le projet intergénérationnel suit cette approche-là. C’est-à-dire des grands frères qui soutiennent des petits frères en animant des groupes de plus jeunes, et tous travaillent ensemble avec des personnes âgées pour des projets de respect humain ou pour l’embellissement de l’espace public. Les jeunes utilisent de façon positive le temps qu’ils ont, et ce sans rémunération matérielle. Il y a un bénéfice, un service à la collectivité : « je participe à un projet, je suis acteur, je suis leader positif », et cet effet psychologique est intéressant pour les jeunes.